Certains voient toujours le tweed comme un tissu qui gratte, guindé, lourd, seulement porté par des professeurs d’université âgés, des gentlemen farmers dans la campagne anglaise ou encore quelques intellectuels de la côte est américaine.
Or, s’il est vrai qu’à l’origine, le tweed était une façon pour les fermiers de se protéger du climat froid et humide d’Ecosse et d’Irlande, ce dernier s’est peu à peu transformé au fil des siècles pour devenir aujourd’hui un vêtement tendance adopté dans le monde de la mode et porté régulièrement par des célébrités (Brad Pitt, Ryan Gosling, Kate Midleton etc.) |
Le tweed, à l’origine, était tissé à la main : il était rugueux, épais et feutré et les couleurs étaient plutôt ternes. Il s’agissait véritablement d’un habit de travail pour les hommes.
Concernant l’origine du nom, 2 théories circulent : - l’une d’entre elles, attribue le nom à la rivière Tweed et sa vallée, en Ecosse, où les vêtements étaient fabriqués. - l’autre est issue d’une légende plus populaire qui raconte que le nom tweed est une déformation du mot écossais “tweel” (en anglais, “twill” = sergé), qui est la signature du tissage de cette matière. En 1826, un vendeur londonien aurait accidentellement transcrit une commande de “tweel” et aurait écrit “tweed” à la place. L’usage de ce nom se serait ensuite généralisé à partir de là.
Quelle que soit son origine, le tweed est un tissu robuste, résistant au vent et à l’eau et parfaitement isolant. Puis le tweed est entré dans une nouvelle phase, dans la première moitié du XIXᵉ siècle, quand les nobles anglais ont commencé à acquérir des propriétés à la campagne pour pouvoir pratiquer plus librement leurs loisirs comme la chasse, le tir ou la pêche.
Ils ont ainsi voulu créer leur propre tweed avec un côté à la fois distinctif et pratique. Le tweed devait servir de camouflage pour la chasse et la traque des cerfs. Les couleurs étaient donc dérivées des paysages environnants et même les tweeds les plus vifs étaient conçus pour se mélanger à la bruyère, les bois ou les terrains rocheux.
À la fin du XIXᵉ siècle et au début du XXᵉ, le tweed a été adopté comme la tenue sportive par excellence. La bourgeoisie anglaise portait le tweed en tant que vêtement d’extérieur idéal pour leurs propriétés à la campagne. En effet, porter du tweed permettait de pratiquer la chasse ou la pêche dans des conditions confortables.
La classe moyenne victorienne du XIXᵉ siècle, souhaitant imiter la bourgeoisie, s’est également mise à porter du tweed pour tout événement sportif tel que le golf, le cyclisme, le tennis, la conduite automobile ou l’escalade.
Le tweed était ainsi parfaitement adapté à la campagne et aux loisirs : il ne se portait pas en ville.
En 1954, Coco Chanel, toujours à l’avant-garde, donne au tweed un accent de modernité en proposant une jupe portefeuille s’arrêtant aux genoux et une petite veste à la coupe droite, sans artifice et inspirée des uniformes militaires autrichiens. Le succès est immédiat et les personnalités les plus influentes de l’époque (Brigitte Bardot, Romy Schneider...) n’hésitent pas à la porter.
Aujourd’hui, beaucoup de couturiers haute-couture utilisent le tweed et commandent des tissus texturés sur-mesure tissés à partir d’une variété de laines et de fils.
Le tweed est maintenant perçu comme sophistiqué. Plusieurs mouvements culturels tels que les “hipsters” ou les “preppies” ont adopté avec enthousiasme le tweed qui fait partie intégrante de leur répertoire vestimentaire.
Ce retour régulier au tweed permet non seulement de garder sa tradition vivante, mais sert aussi à insuffler une nouvelle vie et une nouvelle énergie à ce vêtement iconique.
Ainsi, de nos jours, une veste en tweed bien taillée et bien travaillée évoque une certaine élégance raffinée chez les hommes. Le fait que ce tissu était autrefois utilisé par les fermiers, le rend démocratique : il peut être porté par toutes les classes.
La casquette en tweed est également devenue un accessoire emblématique de la garde-robe masculine, régulièrement emprunté par les femmes. |